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CUMA ET MECANISATON UN COUPLE QUI FONCTIONNE AU BENIN

domboss Par Le 19/01/2022 0

Suite à la projection du film sur l'agriculture mécanisée au Bénin «  Un long sillon de la Dordogne au Bénin » et le débat animé par Thierry GUERIN initiateur des CUMA au Bénin depuis plus de vingt ans. Nous comprenons mieux aujourd'hui pourquoi la modernisation et l'intensification des systèmes de production agricole sont des étapes cruciales à franchir pour mettre fin à la pauvreté des paysans .

L'agriculture représente environ 50 % du produit intérieur brut de l' Afrique. La majorité de la population en fait 80 % travaille dans l'agriculture. Toutefois, malgré l’importance de ce secteur, le niveau des investissements publics et privés est insuffisant pour qu'il réalise pleinement son potentiel.

La forte croissance démographique exerce une énorme pression supplémentaire sur le secteur agricole. De plus, face à la rapide croissance démographique des villes, la population rurale est vieillissante car les jeunes et les personnes éduquées migrent vers les villes pour chercher de nouvelles possibilités d'emploi et de revenus.

Parallèlement à la croissance des populations urbaines, les habitudes des consommateurs changent. Pour Thierry GUERIN, la consommation de protéines sous forme de viande et de poisson explose, notamment dans les pays à revenus intermédiaires. Par conséquent, le demande de produits agricoles augmente également.    

En Afrique, la production agricole a tendance à stagner et l'offre actuelle ne peut faire face à, l'accroissement de la demande. L'augmentation des prix pourrait toutefois inciter les producteurs  à  intensifier leur production.

Ces incitations nécessitent des investissements dans l'infrastructure, l'éducation et les services. De même, des institutions fonctionnelles ( cadastre, chambre d'agriculture ) sont indispensables pour que la population rurale ait accès aux ressources naturelles ( terres ,eau ...), aux capitaux dont elle a besoin pour investir.

 Pour Thierry GUERIN le fait que le cadastre n'existe que dans les villes est un frein à la mobilisation de prêts bancaires . En effet pour les banques la seule garantie sérieuse c'est l'hypothèque sur les terres. Le système de gestion des terres actuel ne permet pas d'apporter cette garantie .

 Il est nécessaire d'effectuer des recherches supplémentaires sur les méthodes de culture efficaces, sur l'amélioration des variétés cultivées et sur l'efficacité des intrants agricoles, tout comme il est nécessaire d'améliorer le diffusion des technologies prometteuses ( y compris en matière de mécanisation).

Pour Thierry GUERIN, la mécanisation est un important facteur de production agricole et un catalyseur du développement rural, et à ce titre elle s'efforce : 

T gue rin au be ninD'améliorer l'exécution et l'efficacité des activités agricoles ( travail rapide au bon moment afin d’ensemencer rapidement les champs).

De créer des emplois ( Entrepreneuriat, CUMA) et d'assurer des moyens de subsistance durables en milieu rural.

De favoriser un début d'industrialisation et la création de petites entreprises ( mécanique) s'appuyant sur le développement agricole pour assurer la croissance économique des zones rurales.

D'améliorer les rendements et la qualité des produits.

D'améliorer les conditions de travail et les niveaux de vie .

De maintenir le lien social comme nous l'avons constaté dans le film au niveau du battage du maïs.

An niveau de la production, la mécanisation est la principale contribution opérationnelle permettant d'améliorer la productivité de la main d’œuvre et de la terre.

Les machines permettent de préparer le sol effectivement sans la charge de travail physique habituelle tout en veillant à l'efficacité d'utilisation des intrants, pour faire en sorte que la récolte soit bonne qualitativement et quantitativement .

Tirer parti de la mécanisation aux stades de la production, du stockage, et de la transformation contribue également à réduire les pertes après récoltes.

MECANISATION ET CHANGEMENT STRUCTUREL

La plupart des agriculteurs utilisent des outils et des méthodes de production traditionnels pour cultiver leurs terres, ce qui se traduit par de faibles rendements, de lourdes pertes et une mauvaise qualité du produit.

La terre est essentiellement travaillée à la main avec une houe. Cela demande un travail physique pénible et le sol est uniquement travaillé en surface. Même lorsque les machines sont disponibles, les agriculteurs ne savent souvent pas comment bien les utiliser. Par exemple, les tracteurs équipés de charrues à disques sont conduit trop vite et le sol est mal travaillé.( film sur les CUMA au Bénin).

T guerinLe manque d’installations de stockage  oblige les agriculteurs à vendre leurs produits immédiatement après la récolte, ce qui ne leur permet pas de réagir aux signaux du marché.          

Il est bien évident que pour contribuer positivement à la modernisation et l'intensification de l'agriculture, la mécanisation doit se faire correctement. Autrement dit, elle doit correspondre aux conditions locales, préserver les ressources naturelles et l'environnement et accroître la production.

Toutefois, dans bien des cas, les effets de la mécanisation échouent faute de possibilités de financement. Individuellement, les agriculteurs ne sont pas en mesure d'acheter seuls des machines coûteuses. Par ailleurs,  le manque d'accès aux terres pose un énorme problème car les agriculteurs n'ont aucune chance d'obtenir des crédits .

Il est  fréquent que la technologie disponible ne corresponde pas aux conditions locales et aux exigences des agriculteurs ( parc de machines inadaptées au Bénin).

Il y a un besoin urgent de mettre des services financiers à la disposition des petits exploitants et de structurer les coopératives et  les CUMA ,pour qu’elles soient plus attrayantes et permettent d'accéder aux machines.

Il faudrait également mettre des formations et des conseils organisationnels à la disposition de ceux qui souhaitent améliorer leurs compétences. La participation active du secteur privé est essentielle ( leaders) , par exemple en offrant des services après-vente ( formation, réparations , etc) .

Les structures existantes sont elles les mieux adaptées pour assurer les défis de la mécanisation, ou doit on faire plus confiance aux initiatives de groupes de paysans organisés et motivés ? 

Telles étaient les interrogations de Thierry GUERIN à la fin d'un débat reconnu par tous d'une grande qualité . 

 

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